le saint sidi yacoub ibnou el hadj tlemçani Sidi yacoub bnou e!-Hadj e!-Tlimçani bnou Sidi Yacoub Cherif el-Maghracui (repose à Mazouna) bnou Mohamed bnou Ahmed bnou Abdallah bnou Abderrazak bnou Ali bnou Abdelkader bnou Amer bnou Rahou bnou Mesbah bnou Salah bnou Saïd bnou Mohamed bnou Souliman (frère de Moulay Idriss el-Akbar) bnou Abdallah el-Kamil bnou el-Hacen el Mothena bnou el-Hacen el-Sibt bnou Fatima-Zahra, fille du Prophète Mohamed (que le sur lui). est né à Tlemcen vers la f in du 13e siècle sous le règne du (dynastie) Abou Saïd Othman (1282-1303), plus tard dynastie zianide. II fit ses premières études à Tlemcen, il eut comme premier maître son père el Hadj où il apprit le Coran à l'âge de huit ans. Puis il se consacra à l'étude des sciences islamiques de l'époque où il brilla en jurisprudence. il partit vers la capitale des Mérinides, Fez, pour approfondir ses connaissances.
Puis il retourna vers sa ville natale où il exerça la fonction de cadi. Et c'est vers la première moitié du 14e siècle que Sidi Yacoub descendit vers le littoral de Oulhaça, à l'ouest de l'embouchure de la Tafna où il s'installa prés d'une plage caillouteuse qui aujourd'hui porte son nom (plage Sidi Yacoub). Et c'est sur un méplat d'une falaise que le wali méditait. Un jour alors qui! contemplait les flots, il vit un voilier espagnol s'échouer dans !es eaux proches. Le navire s'immobilisa un canot vint à terre demander du secours. Les marins aperçurent. Sidi Yacoub, et lui demandèrent «serais-tu marabout et aurais-tu jeté un sort contre nous ?» «Pas du tout, répondit Sidi Yacoub je cherche seulement à me procurer du bois de construction». «Aide-nous. lui diront les marins, et nous t'en ramènerons à notre prochain voyage»- «Pas la peine ! Quand vous serez en Espagne, mettez !e bois en pile, liez-le puis jetez-le à la mer en disant `pour toi Yacoub' et cela m'arrivera». Les marins reprirent la mer sans aucune difficulté.
A leur retour en Espagne, ils firent comme Sidi Yacoub leur recommanda. Quand les paquets de bois commencèrent à apparaître à l'horizon, des voisins à Sidi Yacoub voulurent s'accaparer la flottaison. Ces derniers crurent bon de crier et de faire des signes de burnous en direction du bois, pour !e faire dériver vers leur côté. Leurs tentatives seront inutiles. Le bois se dirigera lentement vers la baie de vent et courant, ses voisins se mirent à le harponner pour le traîner vers eux. Mais il leur fut impossible de le ramener vers eux, le chargement était devenu lourd. Sidi Yacoub leur reprocha
ACTIVITE DE LA ZAOUIA
leur mauvaise foi et envoya ses deux maîtres -maçons Hammou et Boulifa qui, eux, manièrent aisément le bois et le montèrent au sommet de la falaise. lieu choisi pour la construction de !a mosquée. Celle-ci fut achevée en 1338. Sa forme est carrée, son style andalou et maghrébin avec une toiture à 3 rangées parallèles soutenue par des arcades en cintre brisé et de gros piliers Le plafond est en arbalétrier et en bois sculpté semblable à ce qu'on voit à Fez et Tlemcen datant de la période Mérinide et Zianide La mosquée et le village sont a un bon kilomètre du rivage sur une pente d'un croupe de 500 m qui en masque la vue aux marins Sidi Yacoub allait prier sur un méplat d'un ressaut avancé de la falaise. II avait pour ses ablutions rituelles, une source douce jaissant au milieu des eaux de la mer (la source existe toujours). L'emplacement du wali sur le littoral était un choix stratégiquement militaire. Ce fut tout, le temps un point de
surveillance idéal contre les incursions européennes.
Comme ce fut le cas en 1503 où les citoyens de la région durent repousser sans difficulté une incursion portugaise composée de sept brigantins ( voiliers de pirates) sur le rivage Quand la construction. de la mosquée fut achevée, Sidi Yacoub donna le meilleur de lui-même à !'enseignement auquel il se voua. Ainsi tous les habitants de la région de 0uihaça, de Béni Khaled et de médiona venaient puiser la source de son savoir et aussi assister au Prêche du vendredi. C était un jurisconsulte très versé dans le soufisme; qui était un homme juste et très respecté car il avait depuis longtemps renoncé à tout (aux biens de ce monde). Sidi Yacoub mourut en 1410 (on rapporte qu'il aurait atteint les 127 ans). Son fils Sidi Ali, son petit-fils Sidi Berramdane el-Khalifa, un jurisconsulte, comme plus tard beaucoup d'autres, prirent tour à tour la succession. Beaucoup de dignitaires de renom sont passés par la mosquée de sidi Yacoub. Certains y ont même fait des. études coraniques à la mosquée tels l'Emir Aek, son bras droit el-Bouhmidi el-Oulhaçi ou encore el-cheikh el-Bouabdelli de Bethioua (Arzew). Ce dernier dira des gens de la zaouïa, de grands récitants du Coran, des gens pleins de bonté; et du village de Sidi Yacoub,une terre d'accueil. Des oulémas et imams sont passés aussi par l'école coranique la zaouïa de Sidi Yacoub. Le maitre et jurisconsulte Sidi Yacoub Missoum de la grande mosquée de Tlemcen, des années 1930-1950, ainsi que d'autres grands imams de la région y ont fait partie. La zaouïa de Sidi Yacoub a joué un rôle important pendant les luttes armées.
Outre l'incursion portugaise repoussée en 1503. en 1836 dans la bataille de Sidi Yacoub, sous le commandement de l'EmirAek lui même et d'el-8ouhmidi, les forces coloniales françaises ont subi une humiliante défaite où elles furent d'abord cernées puis scindées Pendant la guerre de libération en 1957, la mosquée de Sidi Yacoub, qui était une cachette pour les djounoud, a été la cible d'un bombardement par l'aviation et les blindés, où plusieurs chouhada sont tombés sur le champ d'honneur dans cette opération militaire française. La famille Sidi Yacoub en compte 13 chahids. Depuis et ce, grâce à la contribution des habitants de la région, la mosquée ou la zaouïa a été rénovée partiellement Aujourd'hui le village Sidi yacoub vit au rythme de la région et de la zaouïa. L'ancienne école coranique fonctionne toujours. Elle reçoit quelques dizaines d'élèves venus du coin. L'an dernier, une association a vu le jour â Sidi Yacoub, l'association de la zaouïa de Sidi Yacoub. Celle-ci veut promouvoir le rôle culturel et religieux de la zaouïa. Elle vient d'entreprendre, près de la mosquée du village, les travaux d'une nouvelle école coranique avec, cette fois ci, un régime d'internat . Depuis, les visiteurs reviennent peu à peu et la mosquée veut retrouver sa place dans la région. Cependant, en 2005, les chemins qui mènent vers la falaise, lieu où le saint méditait face à la mer, sont toujours étroits et perdus dans la broussaille.
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